Etoiles succulentes.

 

 

Il existe une plante que l’on appelle succulente.

Sa fleur est rare, comme s’il fallait la mériter. C’est une fleur-phallique amusante qui parfois se montre au printemps.

Quand elle finit par faner, Succulente fabrique une multitude de mini-pousses. Ces plants peuvent tomber, n’importe où ou presque, ils survivront. Quitte à fabriquer des racines incroyables. Même sans eau, même sans lumière, même sans chaleur.

Discrètement, seule dans son coin, sans bruit, la succulente miracle, la malacophyte se donne du mal, l’écheverie avance par échelons.

A croire que rien ne peut en venir à bout, même la plus grande tempête. Et pourtant, ça ne fait pas de cette tempête un phénomène faible.

Oui, nous sommes une succulente et ne pas réussir à tuer nos racines n’est pas une faiblesse.

Mais au-delà de ça, alors, le voulons-nous ? Faut-il vouloir et désirer ?

Au fond, avons-nous le choix ?

Lâcher prise et les armes, est-ce accepter ou est-ce ravaler ? Essayer de co-créer serait-ce un blessant acharnement ?

Se battre contre ses vœux et désirs, en venir un jour à bout, serait-ce se libérer d’une attente vaine ? Ou est-ce juste nier, enterrer profondément « ce qui est » ? Au risque que l’inconscient le pousse à réapparaitre plus tard et trop tard ?

« Ce qui est » quoi qu’on fasse, qu’on le veuille ou non, quoi que ce soit, c’est là. Oui ça existe. Force naturelle, mystérieuse et involontaire.

Si tu ne lèves plus jamais la tête pour nier les étoiles, elles ne cesseront pour autant d’exister. Ici depuis bien avant toi, elles le seront encore bien après. Toujours juste au –dessus de ta tête. Au –delà de ta volonté, de ta compréhension, loin de ton rayon d’action. Majestueuse et si réelles. Les plus persévérants rêveurs ont su s’en approcher déjà, pour voir si elles étaient un mirage. Elles ne le sont pas. Les étoiles sont concrètes, indéniables et superbes.

Tu sais, lassée par l’attente et l’acharnement, j’ai essayé de lâcher les armes. J’ai essayé de lâcher l’espoir. Et je n’ai pas aimé.

Je n’ai pas aimé parce que la seule idée qui me venait alors en tête à chaque fin de jour était que « chaque jour suffit sa peine ». Ce qu’elle est grise cette phrase face aux couleurs du crépuscule ! Ce qu’elle est plate, morne et sans vie.

Alors je vais plutôt choisir l’espoir, au risque de m’y condamner.

Et, avec notre succulente, je continuerai de regarder les étoiles. Aussi inaccessibles qu’elles peuvent se rendre.

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